Le
lac Assal
République de Djibouti (N 11°41’-E 42°25’) |
Le Lac
Assal est un lieu unique au monde : une vaste dépression à
cent cinquante mètres au-dessous du niveau de la mer (à
peine distante de quelques kilomètres). Toute la partie ouest
est formée d'un grand croissant de sel qui a plus de soixante
mètres d'épaisseur. L'eau du lac est très salée
et la vie y est presque absente. Des volcans dont la lave borde le lac
sont situés dans la partie est et l'on trouve une source d'eau
chaude à proximité. Les Afars opposent le lac Assal au
Ghoubet : le premier est le lac blanc et lumineux (ado bad) et le second
est le lac sombre et obscur (data bad).
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A l'entrée
principale de la banquise de sel |
Sur l'étal
d'un marchand - Difficile à emporter dans nos bagages ! |
Installation
du campement |
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Le
sel (qasbo) est extrait de l'énorme saline (dageyan) depuis
des siècles, il est emporté à dos de chameau
jusqu'aux contreforts des montagnes d'Ethiopie, puis ce sont des caravanes
d'ânes qui le conduisent plus loin sur les hauteurs. Le sel
a deux usages : La consommation mais aussi l'échange. Pendant
longtemps, en effet, le sel a servi de monnaie, il était alors
présenté sous forme de barres avec une forme spéciale
(amole). Cette pratique a disparu avec la généralisation
des pièces d'argent et d'or puis avec la monnaie en billets.
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Le lac Assal fait partie du territoire des Assayammara de Tadjourah.
En 1866, les Afars d'Awasa prétendirent s'en emparer et ils
brûlèrent Tadjourah. Mais peu après les Assayamara
reprirent possession du lac Assal, dont ils sont traditionnellement
les maîtres. L'idée d'exploiter industriellement le sel
est ancienne. Rimbaud en parle mais pense la chose impossible car
il aurait fallu convoyer le sel vers le Ghoubet, ce qui nécessitait
selon lui la construction d'un petit chemin de fer (decauville), impossible
à réaliser à l'époque.
Au début de la période coloniale, vers 1886, un Français
prit une concession pour l'exploitation de sel, mais rien ne fut entrepris.
La Côte Française des Somalis produira beaucoup de sel,
mais à Djibouti où seront installées des salines
extrayant le sel de mer. La première exploitation démarre
avec Le Fay en 1899 et sera poursuivie par la Compagnie des Salines
créée en 1910. Elle se développera au fil des
années et connaîtra un essor considérable puisque
la production atteindra plusieurs milliers de tonnes par an.
Deux éléments récents vont transformer
la situation du lac Assal. D'abord, son accessibilité. Pendant
longtemps, il n'y avait qu'un sentier caravanier qui faisait de l'étape
du lac Assal un moment très difficile et brûlant. D'où
les descriptions les plus " infernales " qu'en firent les
premiers voyageurs européens et dont l'écrivain Joseph
Kessel, qui y vint en 1930, se fait encore l'écho. Une piste
tracée pendant la période coloniale permit de joindre
Djibouti au nord du pays, mais elle restait fort rocailleuse et comme
elle évitait le lac, elle rendait la randonnée longue
et ardue. Le lieu restait donc peu fréquenté. La création
de la route goudronnée, dit de l'Unité, en 1986, a complètement
changé la situation. Une bretelle d'une quinzaine de kilomètres,
raccordée à la route principale, place le lac Assal
à une centaine de kilomètres de Djibouti, c'est-à-dire,
à moins de deux heures pour n'importe quelle voiture légère.
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1973
- Accés au Lac Assal
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Quelques
décennies plus tard.... La route de l'Unité
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Le lac Assal est ainsi devenu un site touristique exceptionnel et
d'une grande beauté que tous les étrangers européens
se plaisent à admirer. D'autre part, les relations tendues
entre l'Ethiopie et l'Erythrée indépendante (1995) viennent
de redonner à la République de Djibouti un rôle
vital pour l'approvisionnement et les débouchés maritimes
de l'Ethiopie. La question du sel a également pris une urgence
jusque-là méconnue et les djiboutiens ont donc récemment
décidé d'exploiter industriellement le sel. Sur la belle
étendue salée qui faisait rêver les touristes,
se bousculent désormais bulldozers, camions et des centaines
de travailleurs remplissant des milliers de sacs de sel entassés
sur toute l'étendue de la saline. Ainsi la route a eu un effet
inattendu : elle a rendu possible l'accès à ce lieu
jusque-là peu accessible et maintenant exploitable. A l'exploitation
artisanale et séculaire du sel fait suite désormais
une exploitation semi-industrielle qui a bien sûr totalement
transformé le site. Les touristes regrettent ce changement
et les écologistes s'interrogent sur les conséquences
futures de cette extraction massive de sel qui rompt un certain équilibre
naturel. Le point de vue des exploitants et des travailleurs n'est,
pour l'instant, pas du tout le même.
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Extraction
du sel
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Concrétions
salines
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Source
d'eau chaude salée (70°)
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Peinture
rupestre (env.
2000 ans)
Il ne reste malheureusement que deux blocs sur lesquels ces peintures
sont visibles. Lors de la construction de la route, les blocs ont été
détruits ou déplacés sans ménagement . |
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