Etape 9: Lac Afdera - Serdo - Dicchiotto 280 km

La région d'Afdera a été, pendant des décennies, le théatre d'un conflit opposant le Tigré et l'Afar pour la possession du Lac Afdera. A la sortie d'Afdera nous passerons 2 barrages de l'armée pour montrer .... pattes blanches.

La route est jalonnée de guets militaires et on nous déconseille de sortir nos appareils photos. Dommage, car nous remarquons de nombreuses tombes afars qui ont la particularité d'être surmontées d'un dôme de pierre d'une hauteur d'environ 1m50 et dont la base est d'environ 3m de circonférence. Ce type de tombe est significatif d'une mort violente et si à son sommet, une ou plusieurs pierres sont posées, cela signifie que le mort a été vengé par autant de mort dans le camp adverse que de pierres posées.

Un de nos guides afars m'explique comment leurs morts sont enterrés:
Lorsqu'une personne découvre un mort sur son chemin, ou lorsqu'il y a un décés dans la famille, le chef de clan doit être informé. Lui seul décide s'il s'agit d'une mort violente ou d'une mort naturelle.
Dans le cas d'une mort naturelle, le corps est enterré à 2m de profondeur, position allongée, recouvert de terre puis en surface des pierres sont déposées. S'il s'agit d'un homme, une pierre à chaque extrémité de la tombe, pour une femme, une troisième pierre est déposée au centre.
Pour une mort violente, le corps est enterré jusqu'à la hauteur du bassin et le haut du corps est pris dans le dôme de pierre.

La route menant à Serdo est assez impressionnante, non pas par la beauté des paysages, nous traversons les Alpes Danakil mais c'est du déjà vu, mais par les nombreux camions que nous croisons ou dépassons. Ils roulent à vive allure et nous dit-on quasiment sans frein. Ces camions font le va-et-vient entre Afdera, où ils chargent le sel, et Djibouti ou Addis Abeba.
Sur la route, nous avons la chance de nous arrêter dans un véritable champ d'obsidienne, véritable pépite noire, qui est en fait du verre volcanique d'un noir profond brillant au soleil.

Après un arrêt à Dicchiotto où nous nous désalterons d'un coca ou d'une bière bien fraîche, nous reprenons la route pour trouver un endroit pour passer la nuit.

Cette nuit, le bivouac sera encore au bord de la route. Heureusement, dés la tombée de la nuit, le défilement de camion cesse. Nous aurions dû passer la frontière aujourd'hui, mais une pose syndicale (Khat oblige) nous a été imposée par les chauffeurs!!

Etape 10: Passage des frontières - Lac Abbé (République de Djibouti)

Le passage des postes de police aux frontières s'est trés bien passé. Il est vrai que nous avions tous nos visas et, c'est malheureux à dire, mais c'est ainsi, nous nous sommes aperçu que notre couleur de peau facilitait aussi les démarches. Les douaniers étaient sympas.
Enfin, nous voilà en République de Djibouti. Je me sens un peu chez moi, j'y ai vécu quelques années durant mon adolescence!

Nous descendons dans la dépression de Dobi. La route est toujours aussi dangereuse; Les camions circulent toujours aussi vite